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Asthme, rhinite et la conjonctivite allergique

L'asthme et la rhinite allergique ont une prévalence importante dans la population.

Les allergènes principaux à l'origine des sensibilisations respiratoires sont les acariens, les pollens et les épithélia. Moins fréquemment, les moisissures peuvent être l'allergène majeur et induire des formes d'asthme particulièrement sévères comme l'aspergillose broncho-pulmonaire allergique.

L'asthme est également favorisé par la pollution, soit extérieure, soit intérieure, et par le tabagisme actif et passif.

L'asthme et la rhinite d'origine professionnelle sont sous-diagnostiqués, et parmi les causes multiples de pathologie respiratoire professionnelle, notons particulièrement la farinose des boulangers comme cause principale d'asthme professionnel allergique, et les isocyanates (polyuréthanes) comme cause principale d'asthme chimique. La prévalence de l'asthme est aussi en augmentation chez les professionnels du nettoyage.

DE QUELS OUTILS DISPOSONS-NOUS AU CHR POUR FAIRE LE DIAGNOSTIC DES MALADIES RESPIRATOIRES ALLERGIQUES ?

 

LA FONCTION RESPIRATOIRE, QUI PERMET D'AFFIRMER LE DIAGNOSTIC D'ASTHME :


En particulier les tests de provocations aspécifiques (test à l'histamine), qui permettent de mettre en évidence une hyperréactivité bronchique pathologique.

Le dosage du NO exhalé, qui permet de mesurer in vivo le degré d'inflammation bronchique éosinophilique. En effet, le NO est synthétisé par les éosinophiles activés dans la muqueuse bronchique.
 

LES TESTS ALLERGIQUES :


Une batterie d'allergènes respiratoires pour les tests cutanés allergiques, y compris professionnels, permet d'obtenir un diagnostic de sensibilisation allergique en 20 minutes.

Le laboratoire, par l'intermédiaire des CAP/RAST, permet de faire le diagnostic d'allergie in vitro. Depuis l'utilisation des allergènes recombinants, la précision des diagnostics allergiques est grandement améliorée, avec la possibilité d'évaluer la sensibilisation aux différentes protéines constituantes d'un seul allergène et de mieux comprendre les allergies croisées.

S'il existe une discordance entre les résultats des tests allergiques et l'histoire du patient, il est possible de réaliser un test de provocation nasale ou conjonctivale spécifique pour l'allergène suspecté, celui-ci est non remboursé par l'INAMI et doit être fait de manière programmée.
 

LA DÉSENSIBILISATION SPÉCIFIQUE :


Les indications de la désensibilisation spécifique sont maintenant bien codifiées et font l'objet de « guidelines ».

Il est toujours possible de les réaliser par l'intermédiaire d'injections sous-cutanées, mais les résultats par voie sublinguale sont presque équivalents à ceux de la voie injectable. Quelle que soit la technique, un traitement de minimum 3 ans est indispensable. L'avantage de la voie sublinguale est d'avoir un traitement de très faible risque de réaction anaphylactique. Son désavantage est un coût nettement supérieur pour le patient, l'INAMI ayant supprimé le remboursement de la désensibilisation spécifique il y a plusieurs années.

Un des intérêts majeur de la désensibilisation est que non seulement elle peut soulager efficacement et à long terme les patients allergiques si les indications de traitement ont été adéquates, mais qu'en plus elle peut avoir un effet inhibiteur sur la maladie allergique au sens large, en diminuant l'apparition de nouvelles sensibilisations, et en diminuant la prévalence de l'apparition de l'asthme.

COMMENT FAIRE RAPIDEMENT UN DIAGNOSTIC D'ALLERGIE RESPIRATOIRE IN VITRO ?


L'INAMI ne permet le remboursement que de six allergènes in vitro par jour.
 

LESQUELS CHOISIR ?

 

  • Mélange de 5 graminées (gx3)
  • Pollen d'armoise (w6)
  • Pollen de bouleau (allergie croisée avec tous les pollens d'arbres belges, sauf le frêne) (t3)
  • Dermatophagoïdes pteronyssinus (d1)
  • Chat-Chien
  • Mixture moisissures (mx1)
Avec ce bilan, on couvre plus de 90 % des étiologies d'allergie respiratoire.
 

ET LE DOSAGE DES IGE TOTALES ?


Ce dosage amène plus de confusion que d'éclaircissements :
  • Il est souvent normal chez les allergiques et pathologique en l'absence d'allergie (prise de médicaments, infection virale, pathologie auto-immune, cancer, parasitose...).
  • Sa valeur n'est pas un thermomètre de l'allergie. Des IgE totales accrues ne signifie pas allergie !
  • Cette analyse ne doit pas être utilisée comme dépistage de l'allergie, mais peut parfois être utilisé pour interprèter les taux de Rast spécifiques, notamment par exemple dans la dermatite atopique où le pool total d'IgE peut être aspécifiquement accru.